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L’entêtement du gouvernement à vouloir appliquer de nouvelles règles d’indemnisation (reportées au 1er avril 2021) dont seraient victimes 1,4 millions de travailleurs déjà privés d’emploi 1 est l’occasion pour le Comité national des travailleurs privés d’emploi et précaires de la CGT (CNTPEP-CGT) de dénoncer cette attaque sans précédent contre les droits des chômeurs.
A l’opposé du projet brutal imposé par le gouvernement, le projet que nous portons vise à combattre l’idée même du chômage, en conquérant une Sécurité sociale professionnelle qui garantisse une continuité des droits à la formation et à l’indemnisation pour 100% des travailleurs dès lors qu’ils sont privés d’emploi.
Ce projet a bien évidemment des implications financières, qui, contrairement aux idées reçues soutenues par la propagande patronale, reposent sur l’élargissement de l’assiette des recettes de l’assurance chômage, c’est-à-dire assurer de nouvelles recettes bien plus qu’une question de dépense.
C’est dans cet objectif que le CNTPEP CGT formule des propositions claires et concrètes pour en assurer le financement, qu’il présente, documente et chiffre dans cette note.
Pour assurer une cohérence au développement argumentatif, l’ensemble des chiffrages présentées ici concernent l’année 2018, pour laquelle nous possédons l’ensemble des données statistiques consolidées, celles-ci n’étant pas encore disponibles pour l’année 2019.
Nombre de privés d’emploi concernés | Montant de l’indemnisation (par mois / année) | Ressources totales à mobiliser (en milliards d’euros) |
---|---|---|
7 179 914 | 1 404 € / 16 848 € | 120, 967 Md |
de ressources nouvelles
Gain de cotisations sociales pour l’assurance chômage
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Milliards d'euros
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Bien loin des communications gouvernementales sur un taux de chômage estimé à 8 % fin 2018, soit 2,5 millions de chômeurs, il est préférable de faire reposer toute analyse sur un comptage scientifique du nombre de chômeurs, qui s’établit a minima à 7,18 millions de chômeurs à indemniser.
Pourtant promise par le candidat Emmanuel Macron, l’égalité réelle des salaires entre les femmes et les hommes continuent d’être refusée par le gouvernement et combattue par le patronat ; les écarts de salaire entre les femmes et les hommes représentent toujours 26% (tout confondu).
L’exigence d’un droit à l’indemnisation pour 100% des privés d’emploi ne saurait être enfermé dans des logiques exclusives d’économies budgétaires sur le dos des privés d’emploi, comme cela a été le cas ces dernières années sous la pression conjointe du patronat et des gouvernements. Bien au contraire, celle-ci est possible dès lors que de nouvelles recettes sont mobilisées, et qui s’appuient sur les principes fondateurs de l’assurance-chômage : un système de solidarité financé par les cotisations sociales et géré par les travailleurs eux-mêmes.
Catégorie | Nombre de chômeurs concernés | Indemnisation à compléter (par mois / année) | Ressources supplémentaires à mobiliser (en milliards d’euros) |
---|---|---|---|
Demandeurs d’emploi inscrits et non indemnisés 10 | 3 490 000 | 1 404 € / 16 848 € | 58, 80 |
Demandeurs d’emploi inscrits et indemnisés 11 | 2 711 000 | 534 € / 6 408 € | 17, 37 |
Bénéficiaires du RSA non inscrits à Pôle Emploi 12 | 978 914 | 894 € / 10 728 € | 10, 50 |
Total | 7 179 914 | 86, 67 |
Nombre de privés d’emploi concernés | Montant de l’indemnisation (par mois / année) | Ressources totales à mobiliser (en milliards d’euros) |
---|---|---|
7 179 914 | 1 404 € / 16 848 € | 120, 967 Md |
La revendication d’un revenu de remplacement a minima au niveau du SMIC revendiqué par la CGT équivaut à une allocation mensuelle de 1404 € nets (soit 16 848 € annuels), correspondant à 1800 € brut, pour 7,18 millions de chômeurs :
Pour assurer un niveau d’indemnisation de 1404 € nets mensuels à chaque chômeur, il convient donc de mobiliser des ressources à hauteur de 120, 967 milliards d’euros, desquelles doivent être déduites le budget de l’Unedic (37,83 milliards d’euros en 2018) ainsi que les dépenses d’allocations pour les minimums sociaux RSA et ASS (13, 793 milliards d’euros en 2018).
Création d’1 million d’emplois | Ressources nouvelles (en millions d’euros) |
---|---|
Économies d’allocations chômage réalisées | 16 848 |
Gain de cotisations sociales pour la protection sociale | 22 00017 |
Total des recettes liées à la mesure | 38 848 |
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Pourtant promise par le candidat Emmanuel Macron, l’égalité réelle des salaires entre les femmes et les hommes continuent d’être refusée par le gouvernement et combattue par le patronat ; les écarts de salaire entre les femmes et les hommes représentent toujours 26% (tout confondu).
Gain de cotisations sociales pour l’assurance chômage
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Au total, la somme des mesures de financement proposées par la CGT se chiffrent à 73,351 milliards d’euros qui, additionnées au budget actuel alloué par l’Unedic au versement des allocations chômage (37, 834 milliards en 2018) et par l’Etat pour le versement du RSA et de l’ASS (13, 793 milliards en 2018), s’élèvent à un volume global de 124, 978 milliards, supérieur aux 120, 967 milliards nécessaires pour indemniser à hauteur du SMIC CGT 100% des travailleurs privés d’emploi.
Cela confirme qu’au-delà des contraintes financières, des choix sociaux décisifs peuvent être mis en œuvre lorsque la priorité est donnée à la conquête d’un réel droit au travail et, lorsqu’on est privé d’emploi, à un solide droit à l’indemnisation pour tous. Plus que jamais, face à la crise actuelle : il faut abandonner la réforme anti-chômeurs de Macron et sécuriser les travailleurs par une nouvelle convention d’assurance chômage qui indemnise 100% des privés d’emploi.
Mesure | Ressources nouvelles (en millions d’euros) |
---|---|
Création d’1 million d’emplois | 38 848 |
Égalité salariale femmes / hommes | 5 000 |
Suppression de l’ensemble des dispositifs d’exonérations et d’exemptions de cotisations patronales | 5 000 |
Sur-cotisation pour les employeurs ayant recours aux contrats courts | 1 400 |
Retour de la CSG en cotisation sociale | 13 000 |
Déplafonner les cotisations sociales sur les très hauts salaires | 761 |
Augmentation de 1 point de la cotisation employeur | 9 342 |
Sous-total « Ressources nouvelles à mobiliser » | 73 351 |
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Face à l’urgence sociale, la CGT démontre qu’il est possible de financer durablement un réel droit à l’indemnisation pour 100% des privés d’emploi. De nombreuses mesures sont disponibles pour élargir et conforter le volume des cotisations sociales reçues par l’Unedic, à un seuil assez solide pour indemniser chaque travailleur privé d’emploi, jusqu’à son retour à l’emploi.
L’indemnisation de 100% des chômeurs, au-delà d’être une mesure de justice sociale pour tous ceux qui se retrouvent privés d’emploi, s’impose surtout comme un moyen de combattre réellement le chômage et la précarité.
Pour cela, les objectifs visés sont plus que jamais d’actualité : combattre le fléau même du chômage en donnant la priorité au droit au travail, retrouver un financement exclusif de l’assurance chômage par les cotisations et imposer une répartition des richesses qui profite à l’emploi plutôt qu’au recours au chômage et à la précarité.
C’est seulement par ce biais que l’on fera entrer les employeurs – plutôt que d’organiser le chômage et recourir à la précarité – dans un cercle vertueux où il sera économiquement moins coûteux pour eux de recruter, proposer et maintenir les travailleurs dans des emplois stables, correctement rémunérés et librement choisis.