Pour SOS droit à l’énergie, nous considérons que l’accès à l’énergie doit être un droit pour tous les habitants de la planète.
L’énergie, et plus précisément l’électricité, répond à un besoin vital. Tout comme l’eau ou le logement, elle est un produit de première nécessité. Aucun habitant de la planète ne devrait en être privé pour cause de pauvreté. Ces produits devraient être hors de la loi de la concurrence et du marché, cette marchandisation des produits vitaux n’ont qu’un but, celui de permettre aux multinationales de faire du profit et servir la rémunération des actionnaires.
Comme nous l’affirmons et comme le démontre les rapports de l’International des Services Public ou de la Fédération Européenne des Services Publics, ces produits vitaux comme d’autres tels que la santé, l’enseignement, les transports devraient être assurés par des services publics pour répondre à l’intérêt général et non à ceux du profit et à la rémunération des actionnaires. En réalité, un des enseignements de cette pandémie, c’est qu’il nous faut plus de services publics.
Pendant plus de vingt ans, l’Union Européenne et les gouvernements successifs n’ont eu qu’une volonté, celui de la casse des services publics et parmi ceux-ci, celui de l’électricité en affirmant des contre-vérités comme celui que la concurrence ferait baisser les prix, les émissions de CO2 dues à la production d’électricité et que les privatisations seront profitables aux usagers.
Malgré l’aveuglement de la commission européenne, la libéralisation du marché et les privatisations n’ont pas fait baisser les prix, ni réduit les émissions de gaz à effet de serre. Cette dérèglementation n’a eu comme seul objectif, celui de favoriser les actionnaires dont le versement des dividendes représente déjà plus 250 milliards d € suite aux nombreuses OPA réalisées en Europe. En parallèle, 75 à 125 millions de personnes sont en précarité énergétique en Europe dont plus de 12 millions de personnes en France. Des chiffres qui ne cessent d’augmenter.
En pleine crise mondiale sanitaire du coronavirus, notre gouvernement vénère et redécouvre les bienfaits des services publics et du dévouement de son personnel sans qui, il n’aurait pas été possible, de répondre à l’urgence médicale.
Droit à l’énergie SOS FUTUR constate la différence entre les préoccupations entre une entreprise qui est encore public (EDF 84 % détenue par l’Etat) et les entreprises privées qui revendent de l’électricité.
En effet, le 16 avril dernier, EDF a décidé : de garantir la fourniture d’énergie à l’ensemble de ses clients particuliers en suspendant, jusqu’au 1er septembre 2020, toute réduction ou interruption de la fourniture d’électricité et de gaz ainsi que les pénalités de retard pour tous ses clients particuliers. Pour les clients qui seraient en situation difficile, EDF s’engage également à assouplir ses modalités et échéanciers de paiement ».
La mise à l’arrêt de l’économie en Europe dû à la pandémie a comme conséquence la chute des prix de marché de l’électricité. Et poussent les fournisseurs privés (et parmi eux le groupe Total) à réclamer au gouvernement la remise en cause de leurs contrats d’achats d’électricité avec EDF (Arenh).Ces mêmes fournisseurs qui fin 2019 tambourinaient à la porte du gouvernement, pour une logique contraire. Comme quoi les préoccupations ne sont pas les mêmes pour tous. Il y a ceux qui servent l’intérêt général, et ceux qui préservent la rémunération individuelle des actionnaires.
Sans être idyllique, il reste encore une certaine conception du service public de l’électricité à EDF créé par le CNR en 1946 « les jours heureux » tant vanté aujourd’hui par le président Emmanuel Macron. Ces valeurs doivent être conservées et amplifiées pour la reconnaissance d’un véritable droit à l’énergie comme droit fondamental. Cela passe par la construction d’un service public de l’énergie, accessible à tous. L’énergie et plus précisément l’électricité est un produit de première nécessité et personne ne doit en être privée pour cause de pauvreté, quelle que soit la période de l’année. Son accès répond à un besoin vital, sa tarification ne peut dépendre ni du marché, ni des objectifs de dividende des actionnaires.
Or, les logiques financières libérales et la recherche du profit à court terme empêchent le développement d’un véritable service public de l’énergie. Le projet « Hercule » de démantèlement du groupe EDF s’inscrit dans cette logique. Il faut le stopper !
Aussi, l’urgence sociale et écologique place notre pays et l’ensemble de l’humanité face à d’immenses défis. Ce sont des ruptures avec le monde d’hier et de profonds changements de politiques qu’il va falloir mettre en oeuvre pour répondre aux besoins immenses de notre pays, de tous les pays. Si cette crise liée à la pandémie sanitaire actuelle révèle une crise de civilisation profonde et notre vulnérabilité face à des chaines de production mondialisée, elle révèle aussi que nous avons besoin de plus de coopération en Europe et dans le monde.
La maitrise publique de notre secteur énergétique est plus que jamais posée quand viendra le moment de relancer notre appareil productif de la France.
C’est d’un nouveau modèle économique basé sur la réponse aux besoins et dans l’intérêt général dont les nations ont besoin pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique et pour réduire drastiquement les inégalités.
Montreuil, le 20 avril 2020