Le recours au dispositif du chômage partiel a de nouveau augmenté et concerne près de 5 millions de travailleurs et pourrait, selon l’Observatoire français des conjonctures économiques, atteindre 5.7 millions de salariés dans les prochains jours.
Cette crise sanitaire, aux impacts économiques dramatiques, démontre à quel point les travailleurs ont besoin d’une protection sociale. En effet, l’UNEDIC, l’association qui finance l’assurance chômage, prend en charge un tiers de la dépense au titre de la protection sociale et estime, en se basant sur l’hypothèse d’un confinement se terminant fin avril, une dépense à hauteur de 9 milliards d’euros.
Face à cette dépense imprévue, le gouvernement devrait augmenter les recettes de l’UNEDIC. Or, le gouvernement vient d’annoncer le report du paiement des cotisations d’assurance chômage des entreprises qui va amputer son budget de 2.4 milliards d’euros. Le gouvernement ne laisse donc pas d’autre choix aux organismes de protection sociale que d’emprunter sur les marchés financiers, près de 5 milliards d’euros pour l’UNEDIC.
Quelles conséquences à long terme ?
Profiter de cette crise pour asphyxier budgétairement l’UNEDIC est scandaleux et les conséquences à long-terme sont préoccupantes. Il est certain que le gouvernement relancera le débat sur la dette de notre système de protection sociale afin de faire passer la deuxième vague de casse de l’assurance-chômage au 1er Septembre.
Plus que jamais, le Comité National CGT des Travailleurs Privés d’Emploi et Précaires revendique la fin des dispositifs d’exonérations et d’exemptions de cotisations sociales qui se chiffrent à 90 milliards d’euros selon la cour des comptes pour 2019. Ces dispositifs représentent une baisse de notre salaire indirect qui est capté par les actionnaires sous forme de dividendes au détriment du financement des organismes de protection sociale qui n’ont pas d’autres choix que de s’endetter ! Les capitalistes financiers sont deux fois gagnants dans l’affaire : augmentation de l’exploitation et spéculation financière au détriment de nos droits sociaux…
Ce ne sont donc pas de primes désocialisées qui ne servent ni au financement de notre protection sociale ni à notre système de santé dont les travailleurs ont besoin mais bien d’une augmentation générale des salaires comme la CGT le revendique.
En temps de crise, nous nous rendons compte à quel point notre système de protection social est précieux. Ne laissons pas le gouvernement poursuivre ses attaques sans rien faire ! La CGT revendique l’intégration de l’assurance chômage à une Sécurité Sociale Intégrale indemnisant 100% les travailleurs privés d’emploi et précaires et financée à 100 % par des cotisations.
Rien d’impossible à cela, si nous menons le combat pour que nos services publics puissent avoir les moyens humains nécessaires à leur bon fonctionnement. Ce sont près de 400 000 emplois supplémentaires que la Fédération CGT de la santé et de l’action sociale réclame ! Plus que jamais, nous devons partir à la conquête du droit au travail par la réduction et le partage du temps de travail !