Négociation Assurance Chômage : Les mauvais coups du patronat continuent, l’heure est à la mobilisation générale !

Le Mardi 29 octobre s’est tenue la deuxième séance de négociation concernant l’Assurance-Chômage (AC) à l’UNEDIC. Comme  lors de la première séance, les services de l’UNEDIC ont présenté les chiffrages des attaques potentielles ainsi que ceux répondants aux demandes des organisations syndicales.

Des attaques en cascade : les seniors et les frontaliers pointés du doigt par le patronat !

L’UNEDIC a présenté l’impact sur les privés d’emploi des mesures contenues dans l’accord de novembre 2023 sur l’indemnisation chômage des plus de  53 ans. Sans surprise, les dégâts seraient considérables :

  • le décalage de l’âge pour demander le maintien des droits de 62 à 64 ans – alors même que l’âge légal de départ à la retraite de 64 ans n’est pas légalement prévu avant 2032 – priveraient d’allocation chômage 34 000 allocataires de plus de 62 ans, soit près de 75% des indemnisés actuels !
  • Le décalage des bornes d’âge de 53 à 55 ans pour une indemnisation de 22,5 mois et de 55 à 57 ans pour une durée de 27 mois priverait chaque mois 15 000 potentiels allocataires d’indemnisation chômage !

Concernant les frontaliers, les attaques prévues par le patronat sont également très dures et sont, selon les services de l’UNEDIC eux-mêmes, insoutenables d’un point de vue juridique ! En l’espèce, le patronat veut que soit appliqué un coefficient de minoration des allocations correspondant à la différence de salaire entre la France et le pays où le salarié a travaillé. La raison invoquée : l’Etat Français n’arrive pas à récupérer les sommes versées par l’UNEDIC auprès des pays concernés… Ce sont donc les travailleurs qui devront payer l’incompétence des pouvoirs publics !

Et les attaques ne s’arrêtent pas là puisque le patronat est à la recherche de 460M d’économies supplémentaires pour 2025, alors même que l’impact des mesures déjà envisagées étaient de 870M€ supérieures aux prévisions de 2023 !

Les organisations signataires – CFDT, CFTC, FO – ont fait mine de prendre conscience de l’ampleur des attaques  contenues dans l’accord qu’ils ont signé en novembre 2023, notamment sur les seniors. Suite à un recadrage du    patronat, elles ont réitéré leur volonté de « respecter leur engagement » en jouant à la perfection la résignation…

Seule la CGT a tenu une position offensive, réaffirmant qu’il était possible de trouver de nouvelles sources de financement pour, par exemple, abaisser le seuil d’ouverture des droits pour les primo-demandeurs de 6 à 4 mois. Cette mesures qui augmenterait de 860M€ par an les dépenses en terme d’indemnisation chômage permettrait de réintroduire en moyenne 28 000 allocataires chaque mois dans leurs droits, en particulier des jeunes précaires !

Au vu de l’ampleur des attaques exigées par le patronat et devant lesquelles se couchent l’intégralité des autres organisations syndicales, il est évident que seuls les travailleurs pourront faire bouger les lignes d’un texte qui se rapprochent dangereusement de celles contenues dans le projet de décret d’ATTAL !

Aucune hésitation : Le 14 novembre, contre les licenciements et les attaques assassines contre l’Assurance Chômage, nous devrons frapper un grand coup !

Le 14 novembre : tous et toutes dans l’action !

De Brest à Schiltigheim, de Lille à Marseille, en passant par Paris, le 30 octobre, la CGT et ses comités de travailleurs privés d’emploi et précaires étaient mobilisés dans plus de 35 villes.

Alors que les fermetures d’entreprises et la suppression d’emplois se multiplient dans tous les secteurs, à l’image des camarades de Yara à Montoir-de-Bretagne ou de la SAM à Viviez, il est évident que le patronat souhaite payer le moins possible pour la casse sociale qu’il prépare, en abaissant les droits à l’indemnisation chômage.

Il est donc nécessaire de mener la lutte sur les deux fronts afin d’obtenir d’urgence un moratoire sur les licenciements et une convention de l’Assurance Chômage véritablement protectrice, avec une allocation minimale pour tous les travailleurs privés d’emploi !

Pour ce faire, le CNTPEP CGT appelle à faire du 14 novembre une journée de lutte interprofessionnelle pour la défense de l’emploi, contre le chômage et la précarité avec une initiative parisienne entre l’UNEDIC et le ministère de Bercy à 14h.