Pour la défense de notre présent et de notre avenir, tous mobilisés !

Montreuil, le 13 janvier 2020

 

Nous dénonçons l’opération de communication à laquelle s’est prêtée le Premier ministre. Sur le seul sujet de l’âge pivot, le gouvernement ne concède rien puisqu’il sera toujours le levier principal de l’équilibre financier du futur système de retraite à points pour les générations nées après 1975. Cet âge pivot est néfaste pour toutes les futures pensions et notamment celles des travailleurs privés d’emploi : tous ceux qui n’auront eu d’autre choix – car ils sont privés d’emploi – que de partir à la retraite avant l’âge d’équilibre se verront attribués une décote de 10% sur leur retraite. C’est une question cruciale : 70% des travailleurs âgés de 60 à 64 ans (qui n’ont pas liquidé leur retraite) sont privés d’emploi.

Au-delà de la question de l’âge d’équilibre, c’est bien l’ensemble du système proposé par le projet Delevoye que nous dénonçons. Pour les travailleurs privés d’emploi et précaires, la retraite à points : c’est la saignée de nos futures pensions ! Dans le système actuel, un privé d’emploi cotise pour sa retraite sur la base de son ancien salaire. Dans le futur système, des points seront attribués par un mécanisme de solidarité nationale dont le gouvernement décidera seul du niveau, selon la part de son budget qu’il souhaite allouer aux futures retraites des privés d’emploi. Nous le disons haut et fort : nous ne voulons pas que nos retraites soient une simple variable d’ajustement du budget de l’État !

De plus, le système à points supprime toute référence au salaire perdu : les points seront attribués sur la base des indemnités chômage « ARE » (Allocation de Retour à l’Emploi). Cela signifie des pensions plus faibles et même misérables si l’on prend en compte la future baisse de 30 à 50% des allocations chômage que veut nous imposer le gouvernement à partir du 1er avril 2020. Pire encore, quel sera le niveau des pensions des travailleurs privés d’emploi qui sont en fin de droits et dont l’indemnisation ne dépend pas de l’ARE mais de l’ASS ? Nous rappelons que le projet du gouvernement intervient quelques mois après le décret du 26 juillet 2019 qui augmente le nombre de mois nécessaire pour l’ouverture des droits et réduit la période d’affiliation et qui a privé d’indemnisation chômage 750 000 travailleurs privés d’emploi !

Avec le système de retraite à points : le gouvernement condamne 11 millions de travailleurs privés d’emploi et précaires à la misère à perpétuité ! Il est certain que le niveau de pauvreté dans notre pays va encore s’aggraver alors que l’on compte déjà 9 millions de travailleurs vivant sous le seuil de pauvreté. En comparaison avec la réforme de 2010 qui a reculé l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans : le chiffre de chômeurs âgé de 60 à 64 ans en fin de droit a explosé de 75% et ceux percevant le RSA a plus que doublé (157%) !

Nous n’acceptons pas cette régression sociale imposée par l’autoritarisme et la répression Elyséenne ! Il faut élargir le rapport de force pour imposer une autre réforme des retraites, celle qui réponde à l’urgence sociale : 553 000 retraités survivent avec le minimum vieillesse, 500 000 retraités cumulent un emploi avec leur pension et sont donc déjà privés du droit à une retraite ! S’il y a un équilibre financier à trouver c’est celui du partage entre le Capital et le Travail : en trente ans ce sont 200 milliards d’euros qui sont passés de la poche des salariés à celle des actionnaires.

Alors que la privation d’emploi tue chaque année 14 000 travailleurs : 1 million d’embauches dans le public et dans le privé ce serait 44 milliards d’euros de cotisations sociales pour faire vivre une Sécurité Sociale Intégrale couvrant tous les risques de la vie (chômage, maladie, vieillesse…) pour 100% des travailleurs par le maintien de leur ancien salaire et jamais en dessous du SMIC à 1800€ revendiqué par la CGT !