Formation professionnelle pour adulte : le désengagement de l’Etat signe la casse de 34 centres de l’AFPA

Depuis le mouvement de décentralisation amorcé au début des années 1980 et renforcée par la loi « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel », il revient aux régions de « définir et mettre en œuvre la politique régionale d’accès à la formation professionnelle des jeunes et des adultes à la recherche d’un emploi ou d’une nouvelle orientation professionnelle ».

Outre le fait que le désengagement de l’État induit par la délégation de sa compétence en matière de formation continue se traduit par une iniquité territoriale selon les budgets disponibles des régions et leur volontarisme politique concernant le sujet de la formation professionnelle ; Le Comité National CGT des Travailleurs Privés d’Emploi et Précaires alerte sur le danger que représente la disparition de l’Association pour la Formation Professionnelle des Adultes (AFPA) sur plusieurs territoires.

En matière de formation diplômante et qualifiante, les centres AFPA sont nationalement reconnus pour la qualité pédagogiques de leurs enseignements disposés. Nous rappelons que la proportion d’embauches en contrat à durée indéterminée à la sortie de la formation est trois fois plus élevé à l’AFPA que dans n’importe quels autres organismes de formation ou instituts privés !

Disparition du service public de la formation professionnelle au profit des instituts privés bidon !

Au service unique des appétits d’argent du patronat, le gouvernement a libéralisé la formation professionnelle pour adulte et acte la fermeture de 34 centres de l’AFPA au détriment de l’intérêt des travailleurs privés d’emploi et précaires. En effet, la fermeture de ces centres va favoriser la multiplication d’organismes de formation ou d’instituts privés bidons qui ne délivrent que des certifications professionnelles  dont certaines doivent être renouvelées au bout d’un certain temps. Il s’agit pour le gouvernement et le patronat de priver les travailleurs de la reconnaissance de leurs qualifications en favorisant le recours à des certifications  non reconnues dans les grilles salariales des conventions collectives.

Rappelons que les titres professionnels, et les certificats de compétences professionnels délivrés par l’AFPA sont reconnus nationalement car inscrites au sein du Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP), et leurs contenus sont réalisés au sein de commission paritaire. À l’inverse, les formations proposées par les organismes de formation ou instituts privés soit ne sont pas qualifiantes, elles ne donnent droit qu’à une Certification de Qualification Professionnelle (CQP) qui n’est reconnu que par la branche dont elle relève, son contenu n’est élaboré que par et pour le patronat, et n’est pas forcément inscrite au sein du RNCP.   Enfin, sur le plan pédagogique se pose la question de l’accès à des plateaux techniques de qualité qui font, le plus souvent, défaut aux organismes de formation et instituts privés. À Paris, nous avons accompagné des privés d’emploi victimes de l’organisme ISP Formation qui faisaient du chômage un business en en proposant des formations au rabais sans matériel ni contenu pédagogique !

Cette annonce est désastreuse pour les travailleurs privés d’emploi comme pour l’ensemble des travailleurs et futurs travailleurs de ce pays.

Le CNTPEP CGT réaffirme son soutien aux travailleurs de l’AFPA : le droit à une formation diplômante et qualifiante, seule voie vers un retour à l’emploi stable et de qualité, passe par la défense et la reconquête du service public de l’emploi et de la formation professionnelle !