7,3 millions de privés d’emploi : le plein emploi est un mensonge.

Alors que le gouvernement vante le « plein emploi » avec la loi qui porte le même nom, jamais le nombre de privées d’emploi n’a été aussi élevé.

Les chiffres mis en avant sont ceux de la catégorie A, c’est-à-dire les demandeurs d’emploi sans aucune activité qui masquent une réalité bien plus vaste :

  • En mars 2025, 2,8 millions de personnes étaient inscrites en catégorie A.
  • Mais si l’on ajoute les personnes en activité réduite (catégories B et C), les formations (catégorie D), les contrats aidés ou stages (catégorie E), on dépasse les 5,5 millions d’inscrits à France Travail.
  • À cela s’ajoutent près de 2 millions de bénéficiaires du RSA, dont une large part ne sont pas inscrits à France Travail.
  • Il faut aussi compter les radiés, les non-inscrits découragés, les jeunes sans activité ni formation (NEET), ainsi que les travailleurs en CDD courtes durée ou en temps partiel contraint et les sénior ni en emploi ni retraité.

👉 Au total, plus de 7,3 millions de travailleur et travailleuse sont concernées par la privation d’emploi, et encore plus par la précarité structurelle.

Pire encore, l’arrivée de France Travail s’accompagne d’une reconfiguration des catégories administratives, floutant encore davantage la frontière entre chômeur, inactif et précaire. La mise en œuvre du « contrat d’engagement » généralisé vise à faire disparaître le chômage dans les statistiques, sans pour autant créer de véritables emplois. On oblige les personnes à occuper des formations bidon, à accepter n’importe quelle mission temporaire, ou à s’insérer dans des parcours d’emploi subventionnés sans débouchés.

Ce chômage structurel n’est pas une fatalité. Il est produit et entretenu.
Il sert à imposer la peur du déclassement, à faire accepter la baisse des salaires, à rendre les travailleurs toujours plus flexibles, isolés et silencieux face à l’arbitraire patronal.

La « Loi Plein Emploi » ne crée pas d’emplois : elle organise le contrôle et la mise au pas.

Avec la réforme France Travail, le gouvernement renforce l’arsenal répressif contre les travailleurs et travailleuses privé.es d’emploi :

  • Contrôle accru des recherches d’emploi.
  • Généralisation du « contrat d’engagement ».
  • Sanctions et radiations facilitées.
  • Obligations multipliées, sans contrepartie ni perspective réelle.

Sous couvert d’insertion, il s’agit en réalité de gérer des millions de privées d’emploi comme une main-d’œuvre disponible à bas coût, soumise à des obligations toujours plus contraignantes, tout en renforçant la pression sur celles et ceux qui ont un emploi pour qu’ils acceptent des conditions dégradées.

Nous, travailleurs et travailleuses, privé.es d’emploi ou en en emploi refusons ce chantage permanent à l’emploi

 

La seule réponse juste et sociale au chômage de masse, ce n’est pas le contrôle ou la culpabilisation, mais :

  • Une véritable politique de partage du travail : 32 heures, sans perte de salaire.
  • Un emploi stable, choisi, et correctement rémunéré pour toutes et tous.
  • L’abrogation des réformes de l’assurance chômage depuis 2019.
  • Une protection sociale inconditionnelle et émancipatrice, contre la précarité.

Contre l’imposture du « plein emploi » au service du patronat, construisons le rapport de force : organisons-nous dans nos syndicats, sur nos lieux de travail, dans nos quartiers et partout où l’exploitation s’exerce.

La loi « Plein emploi » est une attaque frontale contre les droits des chômeurs, des allocataires et des travailleurs sociaux.

Le 15 mai, rejoignons nos camarades de la CGT Missions Locales pour refuser cette politique de contrôle, de précarisation et d’humiliation des plus fragiles.
Rassemblement national à Paris place des Invalides, de 11h à 15h.