Le Comité National CGT des Travailleurs Privés d’Emploi et Précaires salue la décision de la Ministre du Travail, Muriel Pénicaud, permettant aux démissionnaires d’accéder à l’indemnisation chômage. Comme vous venez de l’annoncer pour les démissionnaires, vous pouvez répondre favorablement à l’ensemble des travailleurs privés d’emploi qui attendent désespérément une réponse positive à leurs demandes d’effacement d’indus et d’ouvertures de droit.
En effet, nos élus CGT qui siègent en Instance Partitaire Territorial ou Régional nous font remonter les difficultés qu’ils rencontrent lors de leur tenu dématérialisée qui se fait au détriment des droits des travailleurs privés d’emploi. A certains endroits, les organisations syndicales et patronales sont appelées à siéger à tour de rôle : c’est inacceptable. Ne pouvant nous assurer que les instances se tiennent dans de bonnes conditions nous demandons à la Ministre de procéder à leur suspension et à accepter l’ensemble des demandes qui ont été adressées aux IPT/IPR (remises de dette, ouvertures de droit…).
La CGT a envoyé un courrier à l’attention de Monsieur Jean Bassères le 27 Mars dans lequel nous demandions, entre autre, la mise en place de l’actualisation automatique des travailleurs privés d’emploi inscrits à Pôle-Emploi. L’entêtement de la Direction Générale à maintenir l’actualisation alors que les agences sont fermées a provoqué des situations de mise en danger de la santé des travailleur :
- Un grand nombre de travailleurs privés d’emploi n’ayant pas d’accès à internet à domicile, ils n’ont pas eu d’autres choix que de se rendre dans des cybers cafés malgré les recommandations sanitaires d’éviter les regroupements ;
- Certains ont des cartes téléphoniques prépayées type « Lyca mobile » qui ne permettent pas d’appeler les numéros spéciaux dont le 3949. L’occasion de réitérer notre demande de mise en place d’un numéro vert ;
- L’actualisation, ce n’est pas seulement déclarer si on est toujours à la recherche d’un emploi : pour les travailleurs précaires (catégories B et C), cela impose de numériser les différentes fiches de paies et contrats de missions alors que certains n’ont ni scanner à domicile ni de smartphone permettant un transfert de pièce dématérialisé.
Il est donc urgent de procéder à la mise en place de l’actualisation automatique des inscrits à Pôle-Emploi sachant que la période d’inscription amène une charge de travail considérable pour les conseillers de Pôle-Emploi qui se trouve considérablement alourdie avec la crise que nous traversons. Nous rappelons à ce titre qu’il est particulièrement scandaleux de recourir à la sous-traitance pour remplir ces missions alors que la CGT Pôle-Emploi demande depuis la fusion de 2009 des moyens humains supplémentaires pour faire vivre et renforcer le service public.
Si nous saluons la décision de prolonger les droits des travailleurs privés qui arrivent à échéance, nous demandons à ce qu’elle soit généralisée à l’ensemble des allocataires, y compris ceux qui sont couverts par l’Allocation de Sécurisation Professionnelle (ASP).
Cette crise impactera l’ensemble des travailleurs privés d’emploi et précaires de façon brutale et durable. Afin que nous puissions envisager un retour d’emploi dans les meilleures conditions possibles, nous demandons au gouvernement de mettre en place un revenu de remplacement pour l’ensemble des travailleurs privés d’emploi et précaires, sans conditions d’affiliation, a minima au niveau de l’allocation journalière minimal équivalent temps plein ainsi que le gel du décompte des jours d’indemnisation versés durant la période du confinement (1er Mars).
Conscients que de nouvelles avancées sont susceptibles d’être gagnées, nous appelons les travailleurs privés d’emploi à signer et faire signer largement notre pétition « covid 19 : pas de chômeurs et de précaires sans protection ni indemnisation ».
Nous resterons mobilisés pour l’abrogation du décret du 26 Juillet 2019 et ses conséquences désastreuses concernant les nouvelles règles d’ouverture et de calcul de l’indemnisation chômage.