Montreuil, le 3 février 2020
Depuis les ordonnances Macron de 2017, les gouvernements successifs n’ont eu de cesse de s’attaquer à toute forme de démocratie sociale que nous avions arrachée par de hautes luttes : grèves de 1936, 1945 et 1968.
Le gouvernement a mis à bat les instances représentatives du personnel en fusionnant les CHSCT et les CE dans une seule et même structure avec des moyens syndicaux drastiquement amoindries (de l’ordre de 75%). Dès lors, c’est la proximité entre les travailleurs et leurs lieux d’expression démocratique qui a été détruite. Le résultat : les accidents au travail – y compris mortels – augmentent chaque année !
Que ce soit dans l’entreprise ou en dehors : l’État est entrain de remettre en question l’ensemble des espaces institutionnels dans lesquelles les organisations syndicales peuvent porter la voix des travailleurs et défendre leurs intérêts !
Étatiser notre protection sociale pour abattre nos droits sociaux et privatiser la Sécurité Sociale
L’introduction de l’impôt – la CSG – dans le financement de notre protection sociale n’est pas neutre et, depuis 1991, a déjà eu des conséquences néfastes : déremboursement des médicaments, forfait hospitalier, marchandisation de la santé… Avec la suppression, depuis le 1er Janvier 2019, des cotisations sociales (part salariale) et leur remplacement par la CSG, l’État a repris la main sur la gestion de l’Assurance-Chômage. Quelques mois plus tard, il a imposé une lettre de cadrage aux organisations syndicales et patronales négociant la nouvelle convention Assurance-Chômage. La CGT a refusé de négocier la misère imposée par cette lettre : une perte de droits de 3 milliards d’euros pour les travailleurs privés d’emploi et précaires. Suite à l’échec des négociations, c’est par décret que l’État a mis à mort l’assurance chômage : 750 000 privés d’emploi exclus de tout droit à une indemnisation et 650 000 autres qui verront leur allocation journalière baissée de 30 à 50% à partir du 1er Avril !
Après un mois de grève, de manifestations et d’actions contre la casse de notre système solidaire de retraite par répartition, le gouvernement veut nous refaire le coup en imposant les termes des discussions de la conférence de financement : assurer le « retour à l’équilibre » sans toucher aux recettes…. En d’autres termes, le gouvernement nous laisse « négocier » la couleur de notre futur cercueil !
Nous le répétons haut et fort : la Sécurité Sociale, c’est l’affaire des travailleurs ! L’État n’a pas à s’immiscer dans sa gestion pour nous imposer des baisses de droits avant de livrer les 417 milliards d’euros de cotisations qui financent notre protection sociale aux assureurs privés !
Les masques tombent et l’État dévoile son rôle social d’oppression d’une classe minoritaire capitaliste contre la classe majoritaire travailleuse : dans les entreprises, en validant les licenciements abusifs à l’encontre des délégués syndicaux CGT, dans la rue, en mutilant les manifestants et nous entraine dans une société où les travailleurs n’ont plus la parole. Le gouvernement et le patronat veulent une société dans laquelle l’exploitation se base sur une mise en concurrence toujours plus féroce des travailleurs entre-eux par la destruction des protections et garanties collectives.
Le 6 Février, soyons tous mobilisés pour dire non à la dictature patronale et l’autoritarisme élyséen, revendiquons une Sécurité Sociale Intégrale gérée démocratiquement, par les travailleurs eux-mêmes !