Précarité et accidentologie
Les accidents du travail dans les milieux ouvriers ne déchaînent pas particulièrement les passions médiatiques mais plus de 800 000 victimes « officielles » par an, pour un fait divers, ça fait beaucoup ! Les causes sont souvent les mêmes, le manque de formation, le fait qu’on pousse les travailleurs à la polyvalence sur des postes qui ne sont pas les leurs, l’obligation de tenir des cadences de plus en plus effrénées ce qui multiplie les risques. C’est un système où la sous-traitance est ultra valorisée, pour s’épargner les frais liés à la protection des salariés et la sur-rentabilisation du temps de travail. L’accident du travail est un non-sujet de santé publique, on l’envisage sous l’angle de la fatalité, des «risques du métier», on ne questionne ni le facteur organisationnel ni la précarité au travail. Chaque histoire est un drame familial.
Après l’accident quel accompagnement ?
D’un côté le langage de Pôle emploi « une offre de services inclusive commune avec Cap emploi […] [pour] rompre avec une logique de silos [et] présenter au bon moment des services adaptés aux besoins des DEBOE »
De l’autre la réalité vécue par les stagiaires en CCD tremplin chez DSI, entreprise « adaptée », pour recevoir des subventions régionales. Orientés par Cap emploi pour apprendre le métier de programmeurs fraiseurs, les camarades doivent se former seuls en regardant des films. Quand ils se rendent chez les clients de DSI, ils se rendent comptent que la prestation sert seulement à fournir le quotat de travailleurs handicapés.
Pour ces travailleurs motivés c’est le sentiment d’avoir perdu dix neuf mois de leur vie dans ce parcours de formation. Face au manque de travail, à la déconsidération des clients, ils éprouvent de l’humiliation. Pour garder leur dignité ils ont dû mentir à leurs proches sur leur activité professionnelle.
Et maintenant, c’est le retour à la case chômage dans un climat de ségrégation des femmes et des hommes handicapés.
RSA contre travail c’est NON !
La dégradation de l’assurance chômage à coup de bulldozer, c’est en moyenne 25 % d’allocation en moins et une durée d’indemnisation réduite de 25 %. C’est la relégation vers les minimas sociaux qui ferment la porte aux projets professionnels et ouvrent celle des dispositifs d’insertion (reprendre au paragraphe ci dessus).
Alors que les employeurs ont touché 157 milliards d’euros d’aide publique en 2019, sans contrôle, tous les travailleurs au RSA devront justifier de 20 heures de travail non rémunéré ou perdre les 600 euros maximum qu’ils perçoivent chaque mois.
Retraite et réparation
La CGT revendique :
- l’amélioration du niveau de réparation des accidents du travail ;
- des moyens pour les acteurs de la prévention et du contrôle de la sécurité au travail ;
- le contrôle des aides aux entreprises sous la surveillance des mandatés syndicaux ;
- la retraite à 60 ans et le maintien des régimes pionniers.
Le CNTPEP CGT revendique :
- l’indemnisation de tous les travailleurs privés d’un emploi stable ;
- des emplois pour accompagner et indemniser les chômeurs.