Montreuil, le 20 janvier 2020
Depuis la fusion de l’ANPE et des ASSEDICS, l’État et son service public Pôle-Emploi se sont de plus en plus désengagés de leur mission d’insertion professionnelle. En effet, alors qu’un grands nombre d’actions d’aide à la recherche d’un emploi type activ’emploi a déjà été transféré à des prestataires privés, l’État vient de chasser 1.4 million de travailleurs précaires de Pôle-Emploi. Ce sont dorénavant des opérateurs privés de placement qui accompagnent ces travailleurs privés d’emploi dans le recherche d’un emploi à temps plein et en CDI.
Ce désengagement traduit le basculement de politique à l’œuvre à Pôle-Emploi : la prévalence du tout contrôle au détriment des missions d’accompagnement et d’insertion professionnelle. La Loi « pour la Liberté de choisir son avenir professionnel » et le décret d’application du 30 décembre 2018 en sont les illustrations les plus violentes : 2 mois de radiation et de suppression de notre indemnisation chômage si l’on ne justifie pas une recherche active et répétée d’emploi. Pire, dans deux régions tests : les travailleurs privés d’emploi vont devoir justifier leurs recherches au moment de l’actualisation. Et si l’on ne justifie pas assez d’actes positifs alors on sera radié des listes de Pôle-Emploi et privé de notre indemnisation chômage. Ces expérimentations marquent le retour du livret ouvrier et la fin du service public de l’emploi. Nous le répétons ici : c’est bien le code du travail qui donne comme mission première à Pôle- Emploi de fournir des offres et d’accompagner les privés d’emploi vers le travail. En déchargeant Pôle-Emploi de ses missions par leur sous-traitance à des opérateurs privés et en faisant reposer les conditions du retour à l’emploi sur les épaules seules des privés d’emploi pour mieux les radier : la Direction Générale de Pôle-Emploi se met en position de Hors-la-loi !
Parce que nous savons que les décisions politiques qui organisent la casse du service public et de ses missions d’accompagnement et d’insertion professionnelle, sont prises par les mêmes personnes qui cassent nos droits à une juste indemnisation et à une retraite digne : notre lutte est commune avec celle des conseillers de Pôle-Emploi. Nous serons toujours opposés à ceux qui veulent faire du chômage un business en privatisant Pôle-Emploi et en livrant l’Assurance-Chômage aux assureurs privés !
Alors que la privation d’emploi tue chaque année 14 000 travailleurs : 1 million d’embauches dans le public et dans le privé ce serait 44 milliards d’euros de cotisations sociales pour faire vivre une Sécurité Sociale Intégrale couvrant tous les risques de la vie (chômage, maladie, vieillesse…) pour 100% des travailleurs par le maintien de leur ancien salaire et jamais en dessous du SMIC à 1800€ revendiqué par la CGT !
A l’appel du Conseil National du CNTPEP CGT un rassemblement sera organisé le Jeudi 23 janvier à 9h30 devant la Direction Générale de Pôle-Emploi (1-5 Avenue du Dr Gley
75020) pour la défense du service public et de ses missions et la reconquête de notre droit à une juste indemnisation !