La CGT, en intersyndicale, a réussi à faire de l’assurance chômage un sujet de campagne électorale et donc à faire suspendre le décret que prévoyait le précédent gouvernement. Gabriel Attal a été contraint de le retirer au soir du premier tour des législatives. 1 million de travailleuses et travailleurs privés de leur emploi auraient perdu des mois d’allocations, dont 300 000 la totalité de leurs droits.
Le gouvernement Barnier a relancé une nouvelle négociation sur la base de l’accord 2023 non agréé, auxquelles se rajouteraient 400 millions € d’économies, plutôt que 5 Milliards que voulaient Attal et Macron. Mais la Cgt avait refusé de signer cet accord en novembre 2023 car il prévoyait plus de baisses de droits que d’améliorations.
Aucune baisse de droits n’est acceptable !
Aucune double peine quand on perd son emploi !
a précarité ne cesse d’augmenter chez les jeunes, le chômage de longue durée se durcit, particulièrement pour les plus de 50 ans. Battons-nous sur les lieux de travail pour des embauches, contre les licenciements et la précarité, et pour améliorer les droits !
Un léger plus pour les saisonniers et les jeunes ?
Le seuil d’ouverture de droits pourrait être abaissé à cinq mois pour les travailleurs saisonniers, notamment grâce à la lutte de nos camarades des remontées mécaniques, et pour les primo demandeurs d’emploi, souvent des jeunes précaires : un léger mieux.
Une batterie de baisses en gestation
L’accord 2023 prévoit une série de rabotages, comme la perte d’une allocation journalière les mois de 31 jours.
Les « seniors » à la triple peine en cas de licenciement
Au prétexte de dupliquer la réforme des retraites 2023, deux mesures sont prévues, aux conséquences terribles :
- Reculer de deux ans les bornes permettant une indemnisation plus longue. Soit actuellement 18 mois avant 53 ans, 22,5 mois de 53 à 55 ans, et 27 mois après 55 ans.En reculant respectivement les paliers à 55 et 57 ans, ce sont 15 000 personnes par mois en moyenne qui sortiraient de l’indemnisation en atteignant plus tôt la fin de droits sans avoir retrouvé de travail.
- Décaler le maintien de droit, en le calant sur le décalage prévu par la loi retraites 2023, c’est reculer ou empêcher la poursuite des allocations chômage si on atteint l’âge légal de départ en retraite sans avoir ses trimestres. Cela ferait basculer dans les minima sociaux ou l’absence de revenus, 34 000 personnes par an sur 45 000 entrant actuellement dans le dispositif !
Ce n’est pas seulement du rabotage, mais la suppression des allocations, donc une triple peine entre perte d’emploi, perte d’allocation et recul de l’âge de départ en retraite, au moment où se multiplient les plans de licenciement. Plusieurs centaines de milliers de personnes plongées dans le sas de précarité avant la retraite.
Une nouvelle cible : les frontaliers
450 000 salarié·es trouvent un emploi en Suisse, au Luxembourg et dans d’autres pays frontaliers. 80 000 se retrouvent au chômage annuellement : les salaires sont meilleurs mais la précarité existe, pour des ouvriers, des employés, des intérimaires et même des cadres.
Le patronat veut réduire fortement les allocations en les basant non plus sur le salaire réel obtenu à l’étranger mais sur le salaire moyen français : une allocation divisée par deux pour les frontaliers de Suisse !
Refus d’augmenter les cotisations des très hauts salaires
Plutôt que de baisser les droits, la Cgt propose de doubler les cotisations sur les salaires compris entre 15 500 et 31 000 €/mois : refus de principe du Medef de cotiser pour ses cadres dirigeants !
Les menaces du patronat
En pleine négociation, le patronat a sorti les menaces :
- gel des revalorisations lors des deux prochaines années
- dégressivité étendue à tous
- nouvelle remise en cause des annexes 8 et 10 des intermittents du spectacle
La CGT invite tous les travailleurs privés d’emploi et précaires à s’organiser et renforcer les comités locaux pour contrer les attaques d’un gouvernement à la solde du patronat et gagner de nouveaux droits !