Chaque année en France, des milliers de privé·es d’emploi sombrent dans la détresse. Isolement, précarité extrême, harcèlement administratif, stigmatisation sociale : autant de violences invisibles qui broient des vies dans le silence.
Et ce silence tue. Des études le confirment : les personnes sans emploi sont plus de deux fois plus exposées au suicide que celles en emploi. Sur les 9 000 suicides recensés chaque année en France, 1 000 à 1 500 concernent des chômeurs.
Entre 2015 et 2017, les privé·es d’emploi ont été 2,5 fois plus nombreux·ses à tenter de se suicider que les salarié·es : 20,6 tentatives pour 10 000 chômeurs, contre 8,1 chez les salarié.e.s.
👉 Une hausse de 10 % du chômage, c’est +1,5 % de suicides en plus. À chaque hausse du chômage, c’est aussi le nombre de suicides qui grimpe
👉 Chez les hommes de 25 à 49 ans, cette hausse atteint 2,6 %.
👉 Et pendant ce temps, l’État casse encore davantage l’assurance chômage, en augmentant les sanctions, les radiations, la pression…
Ce n’est pas de l’« activation des droits », c’est de la mise à mort sociale.
Le chômage n’est pas un simple “manque d’activité” : c’est une épreuve psychique violente, aggravée par des politiques publiques déshumanisantes.
Le CNTPEP-CGT, aux côtés des travailleuses et travailleurs privé·es d’emploi et précaires, refuse l’indifférence face à cette catastrophe humaine.
Mais n’oublions pas que bien souvent, le chômage est aussi la conséquence directe des mauvaises conditions de travail imposées par le système capitaliste.
Accidents, troubles musculo-squelettiques, maladies professionnelles, burn-out, dépressions : l’usure au travail mène trop souvent au handicap, puis à l’exclusion du marché de l’emploi.
Chaque année, des milliers de travailleurs et travailleuses basculent vers l’invalidité ou la précarité après avoir été abîmé·es par un travail sans protections suffisantes, sans respect de la santé physique et mentale. La destruction des corps et des esprits au travail est une violence systémique, organisée pour maximiser les profits au détriment des vies humaines. Être privé·e d’emploi, c’est souvent aussi être victime d’un système qui méprise la santé des travailleurs et des travailleuses.
Nous revendiquons :
- 🔴 La reconnaissance du suicide des chômeurs comme problème de santé publique.
- 🔴 l’abrogation de loi plein emploi et de toutes les autres lois depuis 2019
- 🔴 La fin du harcèlement administratif et des radiations, des convocations abusives et des sanctions automatiques.
- 🔴 La revalorisation immédiate de l’ARE, de l’ASS et du RSA sur la base des revendication Cgt.
- 🔴 Un accès réel à la santé et à un accompagnement psychologique.
- 🔴 Des embauches massives d’agent à France Travail pour un accompagnement plus humain, digne et non-policier.
- 🔴Le droits au travail et du travail avec des droits
Nous exigeons des réponses politiques à la hauteur de l’urgence sociale.
Parce que la lutte pour l’emploi passe aussi par la défense des vivants.
Le chômage tue. Et ce ne sont pas des mots en l’air. Derrière chaque pourcentage, il y a des vies fauchées, des détresses ignorées, des cris qu’on refuse d’entendre.
Assez des politiques d’humiliation. Assez de la précarité organisée.
La CGT exige une autre voie : une société qui prend soin, protège et respecte. On ne peut pas revendiquer le droit au travail sans revendiquer aussi le droit de vivre.
À toutes les personnes privées d’emploi qui souffrent en silence ou envisagent l’irréparable, le CNTPEP-CGT exprime son soutien. Ce n’est pas vous qu’il faut accuser, c’est ce système capitaliste qu’il faut changer. Ce système vous broie, nous le combattons. Vous n’êtes pas seul·es. Votre vie compte. Votre dignité n’est pas négociable.