Recel d’offres illégales : l’État complice !

 

Depuis le 24 janvier 2016 nous avons réalisé dix études[1] portant sur les offres diffusées sur le site institutionnel pole-emploi.fr.

A chaque fois, nous avons mis en lumière un pourcentage très important –plus d’une offre sur deux- d’offres frauduleuses inexistantes ou mensongères.  A plusieurs reprises, nous avons interpelé le Directeur Général de Pôle Emploi, Monsieur Jean BASSERES qui a lui-même réalisé une analyse de la qualité des offres en juillet 2017 sans pour autant nous communiquer les détails de l’étude. Face à l’inaction de la Direction Générale de Pôle emploi, nous avons saisi les Directions Départementales de la protection des personnes (DDPP) afin que le scandale des offres illégales cesse.

Nous exigeons une enquête de leur part comme le permet l’article L511-5 du code de la consommation afin qu’ils  constatent les infractions commises par les vautours de l’emploi (jobijoba and co) aux dispositions des articles L5331-3 et 5331-5 du Code du Travail.

Pour le gouvernement et pour Pôle emploi, il semble bien utile de gonfler artificiellement le nombre d’offres soit disant disponibles afin de contrôler et radier toujours plus de chômeurs en alimentant le discours des offres non pourvues.

En pleine crise sanitaire, alors que le patronat organise la casse de l’emploi, le gouvernement intensifie sa politique de répression des chômeurs. C’est dans ce contexte que le CNTPEP a réalisé du 18 au 20 janvier 2021, une nouvelle étude des offres diffusées sur le site pole-emploi.fr (voir ci-après) et sur le site 1 Jeune 1 Solution (cliquer ici).

Cette nouvelle étude, limitée géographiquement à Saint-Denis[2] plus 5km aux alentours, a portée sur les domaines Santé, du Bâtiment et du Service à la personne.

Le résultat est sans appel :

Plus de 62% d’offres frauduleuses sur le site Pôle-Emploi.fr et sur le site 1 Jeune 1 Solution

Des Offres inexistantes

Encore une fois, nous avons mis en évidence des offres d’emploi qui ne sont plus disponibles et pourtant toujours visibles et disponibles sur le site de pole-emploi.fr. C’est d’autant plus choquant que pour notre dernière étude, nous avons uniquement choisi de vérifier les offres publiées depuis moins d’une semaine.

Des Offres bidons

Pôle emploi fait la promotion d’emplois non-salariés comme les auto-entrepreneurs ou des stages en entreprise :

Des Offres totalement mensongères

Un grand nombre d’offres comportant des mentions contradictoires ou susceptibles d’induire en erreur : CDD évolutif vers CDI, CDD renouvelable ou encore, en contactant des employeurs, une mission d’interim de 6 mois se transforme en mission de deux semaines :

 

Des offres illégales car irraisonnables

Pour cette nouvelle étude, nous avons déterminé comme critères de recherches d’emploi trois secteurs professionnels [Secteurs de l’emploi ayant été sélectionnés pour notre étude : Service à la personne-collectivités / Santé / Bâtiment, qui sont soit disant des secteurs en tension] et un périmètre limité à 5 kilomètres autour de Saint-Denis (93). Donc toutes les offres en dehors des secteurs professionnels et du périmètre géographique sélectionnés ont été considérées comme illégales car irraisonnables du point de vue du PPAE (Projet Personnalisé d’Accès à l’Emploi).

Nous avons trouvé énormément d’offres en dehors du périmètre géographique ou ne correspondants pas à des métiers des domaines professionnels sélectionnés :

Pourtant, ce sont bien à partir de ces offres là que Pôle emploi et le Ministère du Travail, radient les chômeurs.

Des fausses offres pour une opération de prospection d’intérimaires !

Nous avons contacté une entreprise de travail temporaire, l’agent de placement nous confirme sans détour qu’il n’y a pas d’offres, le site Pôle-Emploi est utilisé pour accumuler des profils :

Analyse de Lætitia Gomez, secrétaire Générale de la CGT Intérim :  » nous dénonçons régulièrement les offres d’emploi frauduleuses, en effet au motif de vouloir créer un vivier de candidats les agences d’intérim publient sur pôle emploi ou sur différents job board des offres d’emploi qui n’offrent pas un contrat de travail à la clé. Les annonces font miroiter un emploi de longue durée qui n’existe pas mais ils proposent l’emploi en proposition dite active aux entreprises utilisatrices afin de créer un besoin d’emploi.« 

Face au scandale des offres frauduleuses, nous revendiquons l’arrêt du contrôle de la recherche d’emploi et la réinscription de tous les chômeurs radiés pour insuffisance de recherche d’emploi ou refus d’offres !

Nous revendiquons également une réelle protection des données déposées par les chômeurs sur le site pole-emploi.fr.

Nous revendiquons un réel service public de l’emploi au service des chômeurs qui contrôle les offres diffusées sur son site. Nous rappelons que c’est la première et plus importante mission de Pôle emploi.

En effet, des offres non contrôlées sont une possibilité de plus pour le Patronat de ne pas rémunérer les salariés au niveau de leur qualification. Pour les chômeurs, la prolifération de plateformes privées renverse le rapport de force sur le marché du travail. Nous ne sommes plus des travailleurs privés d’emploi qui offrons notre force de travail ; nous sommes transformés de fait, en demandeurs d’emploi qui attendons désespérément, souvent pour rien, une réponse de ces plateformes (jobijoba).

Nous revendiquons une politique de l’emploi basée sur la réduction hebdomadaire du temps de travail à 32h et la réponse aux besoins sociaux.

Rappelons que les 32h réclamés par la CGT créeraient 4 millions d’emplois et que les fédérations CGT des Services Publics revendiquent à elles seules, 500000 emplois immédiats !

Pour le droit au travail, l’arrêt du contrôle de la recherche d’emploi et des radiations, une autres réforme de l’Assurance-Chômage indemnisant 100% des privés d’emploi et précaires : tous en lutte le 4 Février !

l’analyse détaillée des 364 offres étudiées sur le site pole-emploi.fr :

bâtiment 1 à 16  bâtiment 17 à 31   bâtiment 32 à 46 bâtiment 47 à 57 santé 1 à 16 santé 17 à 31 santé 32 à 46 santé 47 à 61 santé 62 à 76 santé 77 à 91 service a la personne 122 à 136 service a la personne 137 à 151 service a la personne 1 à 16 service a la personne 17 à 31 service a la personne 32 à 46 service a la personne 47 à 61 service a la personne 62 à 76 service a la personne 77 à 91 service a la personne 92 à 106 service a la personne 107 à 121 service a la personne 152 à 166 service a la personne 167 à 181 service a la personne 182 à 196 service a la personne 197 à 211 service a la personne 212 à 216

[1] première étude CGT sur les offres d’des Offres totalement mensongèresemploi illégales du 24 janvier 2016 portant sur 323 offres http://cgtchomeursrebelles56.blogspot.com/2016/01/offres-demploi-fraude-massive-sur-pole.html deuxième étude CGT sur les offres d’emploi illégales du 2 septembre 2016 portant sur 214 offres http://cgtchomeursrebelles56.blogspot.com/2016/10/pole-emploi-doit-cesser-de-diffuser-des.html Troisième étude CGT sur les offres d’emploi illégales du 17 février 2017 portant sur 1298 offres http://cgtchomeursrebelles56.blogspot.com/2017/02/offres-demploi-pole-emploi-1298-offres.html Quatrième étude CGT des 30 et 31 août 2018 portant sur 1708 offres.

http://cgtchomeursrebelles56.blogspot.com/2018/09/etude-sur-les-offres-demploi-des-30-et.html Cinquième étude CGT des 20 et 21 janvier 2020 portant sur 1521 offres

http://cgtchomeursrebelles56.blogspot.com/2020/01/offres-mensongeres-le-fraudeur-cest.html Sixième étude CGT du 10 Février 2020 portant sur 209 offres

http://cgtchomeursrebelles56.blogspot.com/2020/02/59-lorient-pole-emploi-fraude.html Septième étude CGT des 19 et 20 Février portant sur 302 offres

https://chomeurs-precaires-cgt.fr/pole-emploi/a-toulouse-aussi-pole-emploi-fraude-sur-ses-offres/ huitième étude CGT du 6 Mars portant sur 224 offres

https://chomeurs-precaires-cgt.fr/divers/50-doffres-demploi-illegales-dans-le-rhone-dossier-de-presse/ Neuvième étude CGT des 9 et 10 Mars portant sur 710 offres

https://chomeurs-precaires-cgt.fr/divers/offres-illegales-pole-emploi-56-dans-le-val-de-marne-et-lessonne/

[2] Chiffres du chômage à Saint-Denis, commune retenue pour notre étude sur les annonces frauduleuses. 14800 inscrits à Pôle emploi / Population active 54600 habitants / taux de chômage de 27% à Saint-Denis